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Bordeaux 2025
24-09-2025, 09:48 AM
Bericht: #1
Bordeaux 2025
't zal niet meer voor mij zijn, maar voor de jonge forummers is dit misschien al interessante info over het nieuwe jaar van de eeuw Wink

Bordeaux 2025
La grandeur des 2022 et 2016 dans mon champ d'appréciation

Chronique 378 (17 septembre 2025)

Dès le 20 juillet, la nature souffre. Dans les jardins, en bord de route, les végétaux solidement enracinés semblent se replier sur eux-mêmes. La contrainte hydrique est si forte ! Les peupliers se défolient avec 40 jours d'avance sur mes observations les plus précoces de 2016 et 2022. Du jamais vu ! Une sourde inquiétude m'étreint. L'eau manque et l'été est loin d'être fini !
Côté vignoble, rien de cela. Le vert de la vigne tranche avec les feuilles mortes des arbres du voisinage. Cependant, souvent, la véraison entamée tôt, s'éternise. L'eau manque. Après une floraison rapide et une sortie normale, le vignoble enregistre son premier ralentissement, sa première cause d'une future hétérogénéité lors des choix de ramassage. En ce premier jour de septembre, cette information se confirme. Des crus auront eu une véraison démarrée précocement, puis languissante. D'autres ont passé cette étape tout aussi tôt et à la vitesse de l'éclair : du vendredi au lundi à château Canon !

Juin, la clef du millésime
Dans un contexte croissant de l'élévation de la température sur l'année entière, je remarque que juin 2025 se distingue de celui de 2016 et 2022. Ces derniers furent plus arrosés que la moyenne (74 mm pour 2016, 99,8 mm pour 2022). Juin 2025 reçoit beaucoup moins d'eau, à peine 55,3 mm, ce qui est inférieur à la moyenne trentenaire (1991-2020). Associées à une chaleur hors norme, soit 15 jours à plus de 30° et 5 jours à 35°, les baies de raisin resteront petites. Bien plus petites que celles observées en 2022 et plus encore en 2016. Petites baies et nombre de grappes modérées infèrent une récolte faible en volume. Sur ce point, on peut comprendre que Lafleur plaide pour une autorisation d'irrigation tant le sujet devient aussi économique. Il agite déjà le landerneau du côté des prix alors que le marché stagne comme jamais auparavant depuis 50 ans ! Haut Brion se voit avec 23 hl/ha pour le blanc et 33 pour le rouge. Idem à Pomerol. En général, le rendement est plus élevé sur le calcaire à Saint-Emilion où le régime hydrique convient mieux à cette climatologie.

Une recharge des sols en eau faible pendant l'hiver
Après l'été sec de 2022, l'automne et l'hiver avaient rechargé les sols pleinement fin 2023. Fin 2024, les précipitations ont faibli, moins 48 % en novembre, moins 37 % en décembre. Pour le début de cette année 2025, seuls janvier et avril se sont montrés excédentaires vis-à-vis des moyennes trentenaires. C'est peu. Entre la nécessité de recevoir de l'eau et celle d'utiliser ou pas l'ombrage pendant les deux canicules de l'été 2025, tant de questions se posent pour demain. Remarquez comment Alain Vauthier à la tête de 90 ha de vignes dont château Ausone à Saint Emilion avait levé discrètement le voile à propos de ses craintes sur les excès soudains du réchauffement climatique. (Voir chronique 350 de février 2024). A mon tour, cet été 2025 m'a fait très peur.

Juillet 2025
Sec, avec à peine 28,7 mm, plus chaud que la moyenne, plus 1°3, plus ensoleillé aussi, le mois de juillet offrit un répit sur les températures nocturnes dans sa dernière décade. Une situation bien utile quant à la présence de précurseurs d'arômes. Car la question se pose : pourquoi avec deux canicules fin juin – début juillet, puis une mi-août, les vins blancs offrent-ils des acidités et des arômes supérieurs à toute espérance ?

Août 2025
Je n'avais pas utilisé la climatisation depuis 2003, y compris en 2022. J'ai dû y recourir pour affronter la seconde canicule du 8 au 18 août. Un record de température tombe le 11 août à Bordeaux avec 41,6° à l'ombre. Château d'Yquem bat le record de précocité pour sa vendange d'Y. Guiraud vendange pour la première fois le sémillon avant le sauvignon. Et les graines se révèlent plus petites que jamais. La température moyenne du mois d'août égale celle du mois de juin (23,9°). C'est dire oh combien juin aura été unique, soit le plus chaud depuis 2003. Le 20 août, Cheval Blanc vendange ses sauvignons blancs. En face, les vignes de Pomerol souffrent comme jamais et rappellent celles de 2016 (voir vidéo disponible sur Youtube). A l'inverse, sur le plateau calcaire de Saint-Emilion, le vignoble demeure impeccable. A ce moment-là, les zones les plus impactées par la chaleur se situent sur le plateau de Pomerol et dans les graves de Margaux. C'est sur les sols plus frais de Saint-Estèphe ou sur le plateau de Saint-Emilion jusqu'à l'est vers Castillon, ou encore dans les zones humides que j'attends le meilleur du millésime.

L'envie de pluie
Pour ralentir la montée des sucres, pour revitaliser le processus de maturation, le désir de pluie s'intensifie. Sans elle, la persistance de cette climatologie induirait une catastrophe inconnue à Bordeaux à nos jours. Je comprends la position de Lafleur comme une crainte très sérieuse vis-à-vis d'un danger supérieur empêchant de produire du raisin apte à donner de beaux vins. Le 20 août, les professionnels s'inquiètent. Ils craignent la montée des sucres et des vinifications difficiles. Bordeaux affronte une situation à la Californienne. La climatologie bordelaise tempérée tire profit pour la qualité de ses vins d'une maturation lente et étalée. Dans les régions chaudes, ce processus s'accélère. Le sucre monte, l'acidité chute. La situation pousse à vendanger alors que le temps manque au tanin pour mûrir. Or, ce point compte plus que tout dans la construction d'un grand vin. En 2025, faudrait-il sacrifier la maturité du tanin pour ne pas produire des vins excessivement alcooliques ? Telle était la question à cette date, alors que les baies se montraient plus petites qu'en 2022, avec peu de jus et des peaux épaisses.

Septembre fait ou défait le millésime
J'ai appris au fil des ans l'utilité d'un mois de septembre sec et tempéré pour parfaire la maturité dans des conditions climatiques océaniques. Cependant, jamais je n'aurais imaginé que la pluie de septembre puisse améliorer la qualité acquise en août ! C'est dire à quel point nous assistons à une transformation profonde, voire violente, pour la compréhension. Par chance, la pluie est venue le mercredi 27 août. Elle est tombée par alternance jusqu'au 12 septembre. Sa répartition hétérogène gagne à être connue. A l'instar des écarts remarqués lors du déroulé de la véraison, la diversité de la pluviométrie pourrait devenir un élément discriminant de la qualité en 2025. Saint-Estèphe a été la région la plus arrosée avec 75 mm. Saint Julien et Margaux ont reçu environ 45 mm. Le sud du Médoc a été plus arrosé. J'ai retenu 55 mm à Pessac et un peu moins à Léognan. Puis 45 mm à Pomerol. Saint-Emilion enregistre de plus grosses variations. Par exemple à peine 25 mm à Fleur Cardinale côté est et un petit 5 mm à Canon sur le plateau. C'est fou ! Partout cette pluie a induit un repulpage des baies, une diminution du potentiel alcoolique des vins, une augmentation de la production. Le plus important est qu'elle donne actuellement du temps au temps en ravivant le processus de maturation des tannins. Et Philippe Bascaules de château Margaux de dire : « dans pareilles circonstances, nous savons gérer la pluie, pas celle de la maturation du tannin. En cas d'excès d'eau, une légère saignée compensera. Je préfère attendre avant de vendanger. Je me fie à mes dates de demi-floraison ». Les baies de merlot comme celles du cabernet ont repris du poids, tout en demeurant largement en dessous de la moyenne.

Premiers résultats
Pour l'instant, je n'ai goûté aucun moût et aucun vin. Les échos de personnes de confiance s'avèrent très positifs. Malgré les pellicules de raisin jugées épaisses, l'extractibilité s'opère vite et par elle-même. Toutes régions confondues, les opérateurs signalent la profondeur de la couleur et le potentiel phénolique très élevé. Sur la rive droite, les degrés d'alcool varient sur le merlot entre 13°5 et 15°. Le premier chiffre étant inattendu. Les pH avoisinent les 3,4 sur le calcaire, les 3,6 sur l'argile et peuvent se montrer plus bas ou plus haut. Dans le Médoc, le merlot est signalé entre 13°2 et 13°5, ce qui est inférieur à l'imaginé. Les pH bas jouent en faveur d'un grand équilibre. Partout la vivacité étonne, y compris sur les vins blancs secs. Haut Brion évoque son 2003, millésime caniculaire et pourtant, oh mystère, sans défaillance dans son équilibre sans mollesse.

Et pour finir
Pour l'Histoire, pour la comparaison et le plaisir, poussons la réflexion plus loin. Le risque d'une année chaude et sèche comme 2025 est celui de produire des vins de haut vol, mais marqués par le tanin en finale à cause de l'épaisseur des pellicules. Avec le recul ce fut le petit handicap des millésimes 2005 et 1995 pour le cabernet sauvignon. Depuis, de l'eau est passée sous les ponts. Les vinificateurs n'ont jamais été aussi avertis sur ces questions d'équilibre. Ils disposent de tout le confort technique nécessaire pour éviter ce piège. Cerise sur le gâteau, ils n'ont pas à plaire à un dégustateur dominant. Il ne tient qu'à eux. La petite taille des baies me rappelle aussi le millésime 1989. A l'époque, Christian Le Sommer, directeur de château Latour le qualifiait « d'année grainive ». On connait ses succès. Remi Di-Constanzo à Saint-Pierre partage cet avis. Enfin, il n'est pas possible de parler de 2025 sans évoquer la permanence du vent. Il aura joué un rôle encore peu étudié sur la concentration, le dessèchement des baies, leur passerillage et la sauvegarde de l'état sanitaire. Lequel est remarquable en 2025.
À ce jour et selon mes observations, j'estime la qualité probable de ce millésime au niveau de 2016 et 2022. Il me reste à l'évaluer. Mes premières dégustations sont prévues pour le 18 septembre.


Bonne lecture.

Jean-Marc Quarin

WVD (Wijnhandel Leuvin, gespecialiseerd in het betere werk uit Frankrijk en Italië)
24-09-2025, 08:24 PM
Bericht: #2
RE: Bordeaux 2025
Alweer het jaar van de eeuw, we treffen het maar Tongue

Kleinschalige importeur van voornamelijk Franse wijn. Houdt van klassieke wijnen


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